vendredi 18 novembre 2016

Les Animaux fantastiques : J. K. Boring

Après avoir brillamment mis en scène les quatre derniers volets de la saga Harry Potter, David Yates s'est vu confié la réalisation d'un nouveau spin-off que la désormais scénariste J. K. Rowling, auteure des romans du même nom, consacre à son foisonnant univers fictionnel. Alléchant sur le papier, le projet semblait être une valeur sûre, jusqu’à ce que Yates signe entre temps l'un des pires blockbusters américains de l'année, le ridiculissime Tarzan. Et avec Les Animaux fantastiques, le cinéaste anglais nous confirme qu'il est définitivement en train de péter les plombs.


Date de sortie : 16 novembre 2016
Réalisation : David Yates
Genre : Fantastique
Nationalité : Américain, britannique
1926. Norbert Dragonneau rentre à peine d'un périple à travers le monde où il a répertorié un bestiaire extraordinaire de créatures fantastiques. Il pense faire une courte halte à New York mais une série d'événements et de rencontres inattendues risquent de prolonger son séjour. C'est désormais le monde de la magie qui est menacé.
Ezra Miller et Colin Farrell

Bon, j'exagère peut-être un petit peu, car du point de vue de la réalisation, même si elle ne casse pas non plus trois pattes à un gobelin, on reste tout de même assez loin de la laideur visuelle d'un Tarzan (dieu merci), à l'exception de plusieurs scènes d'action tièdement filmées et extrêmement frustrantes, tant elles sont brèves et mal découpées (mention spéciale aux ridicules duels de baguettes magiques qui ne durent jamais plus de dix secondes). Une mise en scène passable donc, lisse mais efficace, qui en revanche n'est pas aidée par l'immense vacuité d'un scénario extrêmement faible et exempt d'enjeux dramatiques.

Ayant pour point de départ une sorte de dictionnaire répertoriant les créatures de son monde fantastique, J. K. Rowling s'est effectivement lancée dans une auto-adaptation des plus paresseuses, fidèle au texte original, non-narratif, puisqu'il n'y a quasiment aucun récit à l'écran. Tout un pan du long-métrage s'apparente ainsi à une gigantesque partie de Pokémon Go, avec des personnages peu fouillés qui chassent une à une plusieurs bébêtes en cavale. La fantaisie laisse rapidement place à l'ennui, tandis qu'une intrigue très secondaire se met difficilement en place jusqu'à un final bâclé (personnellement, je n'ai rien compris aux motivations du ou des méchants), suivi d'un plot twist improbable, devant lequel je n'ai pas pu m'empêcher de rire nerveusement.

Dan Fogler et Eddie Redmayne

Côté casting, Eddie Redmayne fait du Eddie Redmayne (on aime ou on n'aime pas), Colin Farrell avait l'air d'autant s'ennuyer que moi et Dan Fogler campe avec humour un personnage auquel nous pouvons facilement nous identifier, dans la mesure où c'est un moldu qui découvre avec émerveillement l’existence de la magie. Malheureusement, celui-ci est réduit à un rôle de side-kick idiot et inutile, battant à plate couture la pauvre Barb dans Stranger Things pour la palme du faire-valoir de l'année.

Dans les bons points, on sauvera cependant quelques gags cartoonesques très réussis à base de taupes-ornithorynques cleptomanes, ainsi que l'idée assez innovante d'étendre l'univers so british et ô combien passionnant d'Harry Potter jusqu'à New-York, le film se permettant même d'évoquer le système pénal américain dans une scène de procès où une peine capitale est décidée en deux temps trois mouvements (chaise électrique, bourreaux, tout y est). Mais Les Animaux fantastiques reste malgré tout une déception, tant il est catastrophique en termes d'écriture et de dramaturgie. Voilà donc une entrée en matière qui pose maladroitement les bases d'une nouvelle saga complètement marvelisée, dont je ne verrai probablement pas les innombrables suites prévues.


Note: ★★

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