lundi 7 mars 2016

Belgica : « Bienvenue dans votre lieu de perdition favori ! »

Autant le dire tout de suite, La Merditude des choses était un film admirable et Alabama Monroe était l'une des plus belles choses que je n'avais jamais vu dans ma vie. En deux long-métrage seulement, le cinéaste flamand Felix Van Groeningen s'est imposé comme l'un des auteurs européens les plus prometteurs du moment et Belgica, son dernier bébé auréolé du prix de la meilleure réalisation à Sundance, s'inscrit dans cette droite lignée.


Date de sortie: 2 mars 2016
Réalisation: Felix Van Groeningen
Genre: Comédie dramatique
Nationalité: Belge, français
Jo et Frank sont frères, et comme souvent dans les familles, ces deux-là sont très différents. Jo, célibataire et passionné de musique, vient d’ouvrir son propre bar à Gand, le Belgica. Frank, père de famille à la vie bien rangée et sans surprise, propose à Jo de le rejoindre pour l’aider à faire tourner son bar. Sous l'impulsion de ce duo de choc, le Belgica devient en quelques semaines the place to be...
Stef Aerts, Tom Vermeir et Boris Van Severen

Ce film est une fête. Une fête qui nous entraîne irrésistiblement, tant son ambiance est sublimement portée la BO géniale de Soulwax, interprétée à l'image par une dizaine de groupes fictifs différents. Rock, électro, blues, reggae... Il y en a pour tous les goûts ! C'est donc dans cette atmosphère prenante que nous suivons les déboires de Jo et Frank, deux frères qui s'aiment mais que tout oppose, animant un bar familial et ouvert à tous, mais qui, du fait de sa notoriété grandissante, devra se plier à la conformité.

L'euphorie est sans cesse rattrapée par la réalité, par les disputes conjugales ou fraternelles et, comme à son habitude, Felix Van Groeningen retranscrit ces changements de tons sans aucun misérabilisme, mais par le biais d'une mise en scène follement stylisée (saluons au passage la virtuosité de la photographie), qui tient davantage du cinéma américain que du naturalisme pataud auquel cèdent souvent les européens pour représenter ce type de milieu social. Le réalisateur filme ses personnages amoureusement, avec beaucoup de respect et de pudeur, ce qui fait que nous nous attachons immédiatement à eux.

On regrettera cependant une progression dramatique un peu lente et déjà-vue. C'est effectivement une construction en « rise and fall » très classique, mais qui n'en reste pas moins efficace. Les acteurs livrent quant à eux de remarquables interprétations et l'émotion, même si elle reste en deçà de ce que proposait Alabama Monroe, est toujours présente. Belgica est un film festif, débordant d'énergie et de beaux sentiments, on en ressort heureux et empli de mélancolie.

Note: 

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