vendredi 7 octobre 2016

Miss Peregrine et les Enfants particuliers : Le film le moins personnel de Tim Burton

Nous y voilà, Miss Peregrine et les Enfants particuliers marque le retour à la fois tant attendu et tant redouté d'un Tim Burton jusqu'ici en pleine errance artistique, entre échecs commerciaux et films oubliables (voire complètement ratés). Alors, faut-il aller voir sa dernière fantaisie gothique ? Burtonophiles, courrez-y sans pour autant vous attendre à un chef-d'œuvre (ce n'est pas moi qui vous en empêcherai de toute manière). Les autres, passez votre chemin !


Date de sortie : 5 octobre
Réalisation : Tim Burton
Genre : Fantastique
Nationalité : Américain, britannique, belge
À la mort de son grand-père, Jacob découvre les indices et l’existence d’un monde mystérieux qui le mène dans un lieu magique : la Maison de Miss Peregrine pour Enfants Particuliers. Mais le mystère et le danger s’amplifient quand il apprend à connaître les résidents, leurs étranges pouvoirs...  et leurs puissants ennemis. Finalement, Jacob découvre que seule sa propre "particularité" peut sauver ses nouveaux amis.
Eva Green et Asa Butterfield

Où sont donc passés la poésie d'Edward aux mains d'argent, la loufoquerie de Sleepy Hollow et la causticité géniale de Mars Attack ? Si la thématique des « freaks » et de la différence propre à toute l'oeuvre de Tim Burton jalonne effectivement son nouveau long-métrage, j'avoue pourtant avoir eu un mal fou à reconnaître la patte si particulière du cinéaste. Et pour cause, adapté d'un énième roman pour adolescents post-Harry Potter, le scénario, balisé au possible, enchaîne les situations téléphonées et présente les plus tièdes caractéristiques du blockbuster américain, nous laissant l'impression que Burton a voulu se conformer à un genre racoleur et commercial, afin de rattraper le flop qu'avaient réalisé Frankenweenie et Big Eyes au box-office.

En réalité, ce film, nous l'avions déjà vu maintes et maintes fois, en mieux. Miss Peregrine, C'est Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban sans l'inventivité de J. K. RowlingC'est X-Men sans la modernité et la profondeur qu'avait su insuffler Brian Singer aux deux premiers volets de sa saga. C'est Le monde de Narnia sans Tilda Swinton dans le rôle du méchant... Qui est tenu ici par un Samuel L. Jackson plus gênant qu'il ne l'a jamais été (en témoigne ce screenshot déjà culte). Pour ce qui est de l'acting, on se réjouit cependant de la divine interprétation d'Eva Green (possible nouvelle muse du cinéaste après Helena Bonham Carter), qui illumine l'écran à chacune de ses apparitions.

Quant à la mise en scène, elle est à l'image du long-métrage : impersonnelle et banale, si l'on excepte quelques motifs Z tantôt amusants (la petite animation en stop-motion), tantôt embarrassants (ces créatures qui courent après des yeux et les gobent). Concernant les effets spéciaux, il n'y a pas de quoi crier à la faute de goût ultime comme sur Alice au pays des merveilles. En revanche, on est en droit de s'interroger sur la santé de Tim Burton face à l'inexplicable « hommage » aux Argonautes lors du dernier acte. Une bataille de boules de neige sur fond de musique électro-pop à la David Guetta. On n'avait pas vraiment envie de subir ça...


Note: ★★★

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