mardi 11 novembre 2014

Interstellar : Critique 2.0 avec spoilers

Salut à tous ! Aujourd'hui, article un peu spécial puisque je vais à nouveau vous parler d'Interstellar, long-métrage de Chritopher Nolan sorti en 2014. J'ai en effet décidé d’apporter quelques modifications à ma critique publiée l'année dernière car elle me semblait assez incomplète (l'article était cependant très consulté donc merci de l'avoir lu !). Je disais à l'époque que ce film m'avait un peu laissé sur ma faim, mais sans trop expliquer pourquoi (par peur de spoiler ou de dire n'importe quoi), préférant mettre en avant la qualité de réalisation. Bref, je ne savais pas trop quoi penser d'Interstellar... Jusqu'à ce que je le revoie en Blu-ray.


Date de sortie: 5 novembre 2014
Réalisé par: Christopher Nolan
Scénario: Jonathan Nolan et Christopher Nolan
Genre: Science-fiction
Nationalité: Américain
Alors que la vie sur Terre touche à sa fin, un groupe d’explorateurs s’attelle à la mission la plus importante de l’histoire de l’humanité : franchir les limites de notre galaxie pour savoir si l’homme peut vivre sur une autre planète…

Quelques mots sur Christopher Nolan:


Christopher Nolan se fait connaître en 1998 avec son premier long-métrage Following. Deux ans plus tard, il réalise Memento, un film devenu culte qui lui vaut une nomination à l'oscar du meilleur scénario. Viennent ensuite Insomnia et Le Prestige, mais c'est avec sa Dark Knight Trilogy qu'il devient le nouveau roi du box-office. Cette nouvelle saga autour de Batman est radicalement différente des versions de Tim Burton et Joel Schumacher, tout est beaucoup plus réaliste, beaucoup plus sombre, notamment dans The Dark Knight: Le Chevalier Noir (deuxième volet de la trilogie). C'est d'ailleurs grâce au succès de ce film que Nolan a pu réaliser son chef-d'œuvre Inception, dont il avait commencé à écrire le scénario 10 ans auparavant.

Christopher Nolan est connu pour ses scénarios complexes et audacieux, mais c'est aussi un cinéaste en quête de réalisme, qui se démarque des autres réalisateurs de blockbusters en exploitant le moins d'effets spéciaux numériques possible. Il tourne à l'ancienne, préférant la pellicule aux caméras numériques et à la 3D.

Christopher Nolan sur le tournage d'Interstellar

Critique:


Commençons par les points positifs, et ils sont nombreux. Tout d'abord, le casting est très réjouissant. L'excellent Matthew McConaughey (Dallas Buyers Club, True Detective...) campe un père de famille et astronaute parti à la recherche d'une nouvelle planète habitable, laissant ses enfants sur une Terre de moins en moins accueillante pour l'humanité. Les seconds rôles sont tenus par Anne Hathaway, Jessica Chastain, Casey Affleck, Michael Caine (grand habitué des films de Nolan) ou encore Matt Damon, tous très justes dans leur prestation. Ils sont accompagnés par TARS, un robot blagueur plutôt cool, ressemblant étrangement au monolithe de Kubrick.

Ensuite, techniquement, Interstellar est irréprochable. Christopher Nolan opte pour une mise en scène classique, s'opposant donc au tour de force visuel qu'était Gravity, mais parvient tout de même à nous impressionner avec des plans et des paysages sidérants de beauté. Comme à son habitude, le réalisateur privilégie le décor naturel, tente d'éviter les effets spéciaux et tourne son film en pellicule, ce qui donne une image plutôt jolie, avec un grain assez inhabituel dans ce type de blockbuster, on a l'impression que les vaisseaux sont réels, usés... Bref, un véritable plaisir pour les yeux et les oreilles (avec cette épique BO d'Hans Zimmer qui réussit à nous impliquer émotionnellement et physiquement).


Mais avec Interstellar, et c'est là que réside l’intérêt du film, Nolan s'intéresse surtout au temps. La question de la temporalité, thématique déjà très présente dans ses précédents longs-métrages, est le cœur même du récit, ce qui donne lieu à deux scènes particulièrement marquantes : la séquence sur la planète d'eau premièrement, puis celle des fameux 23 ans de messages (dans laquelle voit le vieillissement accéléré des personnages) qui fait monter les larmes aux yeux et fait de ce film l'une des œuvres les plus émouvantes de son auteur.

Passons maintenant au principal problème d'Interstellar, son scénario. Outre cette thématique du temps qui est correctement développée, le film pêche vraiment sur son écriture, multipliant les facilités scénaristiques et autres Deus Ex Machina complètement improbables. Les exemples sont nombreux, je ne vais pas m'amuser à tous les citer, mais il y a entre autres ce moment les personnages se font arrêter en trouvant une base hyper secrète de la NASA mais finalement c'est cool parce qu'ils avaient justement besoin d'un pilote, ou encore cette scène un brin téléphonée des bibliothèques inter-dimensionnelles (fatalement, dès on traite d'un paradoxe temporel, on finit toujours par se casser la figure), que McConaughey manipule sans aucune difficulté d’ailleurs. S'ensuit un sauvetage (coup de bol) totalement invraisemblable du héros...

Matthew McConaughey, Anne Hathaway et David Gyasi

Autre problème lié à l'écriture que l'on remarquait déjà dans les précédents films de Nolan : les personnages ont tendance à tout expliquer, tout le temps, uniquement dans le but de faire avancer le scénario (dans Memento par exemple les acteurs n'étaient que des pions servant au déroulement de l'histoire). Ce qui n'était pas trop gênant dans Inception et The Dark Knight, puisque chaque protagoniste était doté d'une personnalité forte. Mais dans Interstellar, les personnages manquent cruellement d’humanité (d'ailleurs à chaque fois que quelqu'un meurt, tout le monde s'en fout), les dialogues sont froids, assommants et bourrés d'explications ennuyeuses... Personnellement, je n'ai rien compris. Trop de charabia scientifique (excepté ce monologue cul-cul sur le pouvoir de l'amour), c'est à se demander si les acteurs comprennent ce qu'ils disent. Ayant perdu le fil de l'intrigue à la moitié du film, je n'arrivais plus à profiter pleinement des "scènes d'actions", la plupart liées au personnage joué par Matt Damon, dont je ne comprends toujours pas les motivations.

Pour conclure je dirais qu'Interstellar brille par ses qualités visuelles et techniques mais déçoit à cause de son scénario laborieux et incompréhensible (après, c'est peut-être juste moi qui ai un QI de 25). À voir malgré tout pour une poignée de moments de grâce tels que la poursuite dans le champ de maïs en début de film, l'atterrissage sur de la planète de glace ou ces scènes de la planète d'eau et des messages citées plus haut... Et puis, sans vouloir lancer de polémique, cela reste beaucoup moins pénible que 2001, L'Odyssée de l'espace !

Note: 

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