mercredi 21 juin 2017

Séances de rattrapage mi-2017


Bonjour à tous ! Après une petite pause, Opération Kino se réactive ! De nombreux articles paraîtront cet été, mais tout d'abord, histoire de rattraper notre retard, nous vous proposons un petit bilan de mi-année, avec ce florilège de films pas encore critiqués sur blog. Les longs-métrages sont classés par date de sortie.



Quelques minutes après minuit de Juan Antonio Bayona | Drame, fantastique | 4 janvier | Conor a de plus en plus de difficultés à faire face à la maladie de sa mère, à l’intimidation de ses camarades et à la fermeté de sa grand-mère. Chaque nuit, pour fuir son quotidien, il s’échappe dans un monde imaginaire peuplé de créatures extraordinaires. Mais c’est pourtant là qu’il va apprendre le courage, la valeur du chagrin et surtout affronter la vérité...


Après L'Orphelinat et The Impossible, troisième coup de maître de Juan Antonio Bayona, qui signe un mélodrame d'une profondeur terrifiante sur les traumas de l'enfance et sur tout ce que l'on refoule à cet âge là. Se sentant coupable de la maladie de sa mère mourante, le personnage, finement écrit, a pour psychanalyste un monstre de bois qui lui rend visite dans ses rêves, aux cours desquels il lui apprendra à affronter à la réalité, à se reconstruire face au deuil... Et c'est absolument bouleversant. - Amaury Foucart
Note: 



Nocturnal Animals de Tom Ford | Drame, thriller | 4 janvier | Une galeriste d’art, Susan s’ennuie dans l’opulence de son existence, délaissée par son riche mari. Alors que ce dernier s’absente, encore une fois, en voyage d’affaires, Susan reçoit un colis inattendu : un manuscrit signé de son ex-mari Edward Sheffield dont elle est sans nouvelles depuis des années. Une note l’accompagne, enjoignant la jeune femme à le lire puis à le contacter lors de son passage en ville. Seule dans sa maison vide, elle entame la lecture de l’oeuvre qui lui est dédicacée.


Par le biais de nombreux allers-retours entre la réalité du film et la fiction dans la fiction, Tom Ford témoigne d'une maîtrise exemplaire de la construction narrative, en parfaite adéquation avec l'ingéniosité du montage et de sa mise en scène quasi lynchienne. - A. F.
Note: 



Chez Nous de Lucas Belvaux | Drame | 27 janvier | Une infirmière à domicile s’occupe seule de ses deux enfants et de son père ancien métallurgiste. Dévouée et généreuse, tous ses patients l’aiment et comptent sur elle. Profitant de sa popularité, les dirigeants d’un parti extrémiste vont lui proposer d’être leur candidate aux prochaines municipales.


Prétendant dénoncer certains agissements du Front National, Lucas Belvaux se retrouve malgré lui à faire le jeu du parti en caricaturant tous ses personnages, qu'ils soient de droite comme de gauche. Le message initial se dissout alors dans le grotesque. Il y eut de nombreux rires gênés pendant la projection. - A. F.
Note: ★★★



American Honey d'Andrea Arnold | Drame, aventure | 8 février | Star, 17 ans, croise le chemin de Jake et sa bande. Sillonant le midwest à bord d’un van, ils vivent de vente en porte à porte. En rupture totale avec sa famille, elle s’embarque dans l’aventure. Ce roadtrip, ponctué de rencontres, fêtes et arnaques lui apporte ce qu’elle cherche depuis toujours: la liberté ! Jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse de Jake, aussi charismatique que dangereux.


Outre le gigantesque road-trip comme portrait puissamment réaliste de l'Amérique white trash, ce qui passionne dans American Honey, c'est ce film dans film sur, pour et autour de Shia Labeouf, plus royal et séduisant que jamais dans ce qui demeure à ce jour son plus beau rôle. Je me permets d'ajouter que la sélection musicale est excellente. - A. F.
Note: 



50 nuances plus sombres de James Foley | Romance, érotique | 8 février | C’est un Christian blessé qui tente de reconquérir Anastasia. Cette dernière exige un nouveau contrat avant de lui laisser une seconde chance. Mais une ombre surgit du passé de Christian et plane sur les deux amants, déterminée à détruire un quelconque espoir de vie commune.


Persuadé qu’ils ne pouvaient pas faire pire que le premier, qui possédait néanmoins une réalisation sobre et intéressante, j’y croyais. Résultat : une mise en scène à la ramasse, des acteurs en dessous de tout et un scénario bourré d’incohérences. Pitié, plus jamais ça... - Camille Olive
Note: ★★★★



L'Empereur de Luc Jacquet | Documentaire | 15 février | À travers le regard et les souvenirs de son aîné, un jeune manchot se prépare à vivre son premier voyage.


Un documentaire digne de son prédécesseur. Sublime, un message écologique habilement distillé tout du long qui nous rappelle que les plus belles choses de la vie sont simplement dans la nature. - C. O.
Note: 



Alibi.com de Philippe Lacheau| Comédie | 15 février | Greg a fondé une entreprise qui crée tout type d'alibi. Avec Augustin son associé, et Medhi son nouvel employé, ils élaborent des stratagèmes et mises en scène imparables pour couvrir leurs clients.


J’ai de plus en plus de mal avec les comédies françaises, mais malgré un scénario sans véritable ingéniosité, ce long-métrage se démarque par son côté burlesque et absurde, jouant habilement avec les références modernes. Un bon moment en somme. - C. O.
Note: ★★



Underworld: Blood War d'Anna Foerster | Action, fantastique, horreur | 15 février | Dans ce nouvel opus suit la chasseuse de lycans Selene face aux agressions brutales des clans lycans et vampires qui l’ont trahie. Avec ses seuls alliés, David  et son père Thomas, elle doit mettre fin à la guerre sempiternelle entre les deux clans, même si cela implique pour elle de faire le sacrifice ultime.


Comme Resident Evil, Underworld est le genre de saga qui s’est complètement perdue. Seulement on ne retrouve pas le côté complètement barré du dernier opus de la franchise concurrente, certainement à cause d’un manque flagrant de dérision. - C. O.
Note: ★★



Kong: Skull Island de Jordan Vogt-Roberts | Aventure, action | 8 mars | Un groupe d'explorateurs s'aventurent au cœur d'une île inconnue du Pacifique, aussi belle que dangereuse. Ils ne savent pas encore qu'ils viennent de pénétrer sur le territoire de Kong.



Esthétiquement incroyable pour blockbuster, ce Kong offre des scènes d’actions divertissantes, mais un manque cruel de scénario et de développement de personnages nous font amèrement regretter la version autrement plus réussie de Peter Jackson. On lui pardonnera néanmoins pour l'affrontement à venir contre Godzilla. - C. O.
Note: ★★



Les Figures de l’ombre de Theodore Melfi | Biopic | 8 mars | Le destin extraordinaire des trois scientifiques afro-américaines qui ont permis aux Etats-Unis de prendre la tête de la conquête spatiale, grâce à la mise en orbite de l’astronaute John Glenn. Maintenues dans l’ombre de leurs collègues masculins et dans celle d’un pays en proie à de profondes inégalités, leur histoire longtemps restée méconnue est enfin portée à l’écran.


La biographie poignante de femmes sans qui la conquête spatiale n’aurait jamais autant avancé. L'ensemble souffre malgré tout d’un aspect un peu trop romancé qui l’empêche de se hisser au niveau d’autres films du genre. - C. O.
Note: 



The Lost City of Z de James Gray | Aventure | 15 mars | L’histoire vraie de Percival Harrison Fawcett, un des plus grands explorateurs du XXe siècle. Percy Fawcett est un colonel britannique reconnu et un mari aimant. En 1906, alors qu’il s’apprête à devenir père, la Société géographique royale d'Angleterre lui propose de partir en Amazonie afin de cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie.


Assurée par Darius Khondji, la photographie apporte à cette expédition amazonienne une beauté picturale fascinante. Cependant, l'intérêt de The Lost City of Z se retrouve davantage dans la forme que dans l'histoire, somme toute assez classique (on y retrouve d'ailleurs tous les thèmes fétiches de James Gray). Avant tout un impressionnant tour de force plastique. - A. F.
Note: 



Botticelli Inferno de Ralph Loop | Documentaire | 15 mars | Même après plusieurs siècles, les œuvres de Botticelli attisent toujours autant la curiosité et continuent à passionner. Chaque année, ses peintures les plus célèbres attirent des milliers de visiteurs. Cependant, l'un de ses dessins les plus intimes et les plus mystérieux - peut-être l'un des plus significatifs - est resté caché pendant des années dans les voûtes climatisées du Vatican. Il s’agit du dessin que Botticelli a consacré à l'Enfer de La Divine Comédie de Dante, et qui devient maintenant sujet principal de ce documentaire original et passionnant.


Encore un documentaire et pas des moindres, car porté sur un des plus grands artistes de l’histoire : Sandro Botticelli. Au-delà de son aspect biographique fascinant, le long-métrage nous offre une réflexion particulièrement vertigineuse sur notre vie et notre peur ou non de la mort. - C. O.
Note: 



La Belle et la bête de Bill Condon | Fantastique, romance, musical | 22 mars | Belle, jeune fille rêveuse et passionnée de littérature, vit avec son père, un vieil inventeur farfelu. S'étant perdu une nuit dans la fôret, ce dernier se réfugie au château de la Bête, qui le jette au cachot. Ne pouvant supporter de voir son père emprisonné, Belle accepte alors de prendre sa place, ignorant que sous le masque du monstre se cache un Prince Charmant tremblant d'amour pour elle, mais victime d'une terrible malédiction.


La Belle et la Bête n’apporte rien de nouveau au dessin animé, à la différence des précédents remakes en live-action de Disney (Le Livre de la jungle, Maléfique...). Néanmoins, on replonge en enfance avec cette nouvelle pierre à l’édifice Disney qui se laisse apprécier sans déplaisir. Par contre, apprenez à faire le point, car les plans flous, c’est plus possible ! - C. O.
Note: 



Mes vies de chien de Lasse Hallström | Comédie, drame | 19 avril |Qui a dit que les animaux n'avaient pas d'âme ? Sûrement pas le petit Ethan, 8 ans, qui en 1962 s'embarque dans une aventure hors du commun en recueillant un chiot nommé Bailey.


Ayant souffert d’une polémique infondée, Mes vies de chien est un feel-good movie sans prétention, qui saura vous toucher, voire vous faire verser une larme. - C. O.
Note: 



Tunnel de Kim Seong-hoon | Thriller, drame | 3 mai | Alors qu’il rentre retrouver sa famille, un homme est accidentellement enseveli sous un tunnel, au volant de sa voiture. Pendant qu’une opération de sauvetage d’envergure nationale se met en place pour l’en sortir, scrutée et commentée par les médias, les politiques et les citoyens, l’homme joue sa survie avec les maigres moyens à sa disposition.


Sous ses airs de film catastrophe anxiogène et bien ficelé, Tunnel livre une satire socio-politique enlevée de la Corée du Sud contemporaine, tantôt avec un humour revigorant, tantôt avec un sens très pointu du mélodrame (mention spéciale à l'actrice Bae Doona, qui porte avec émotion le long-métrage). Une aventure humaine dont on en ressort à la fois tendu et bouleversé. - A. F.
Note: 



Problemos d'Eric Judor | Comédie | 10 mai | Jeanne et Victor sont deux jeunes Parisiens de retour de vacances. En chemin, ils font une halte pour saluer leur ami Jean-Paul, sur la prairie où sa communauté a élu résidence. Le groupe lutte contre la construction d’un parc aquatique sur la dernière zone humide de la région, et plus généralement contre la société moderne, la grande Babylone. Séduits par une communauté qui prône le « vivre autrement », où l’individualisme, la technologie et les distinctions de genre sont abolis, Jeanne et Victor acceptent l’invitation qui leur est faite de rester quelques jours.


Dans cette comédie française, sans doute la plus réussie de l'année pour l'instant, tout repose sur un sens particulièrement soigné de l'absurde, de la réplique et du phrasé des comédiens. Les gags font tout le temps mouche et les situations loufoques nous surprennent inlassablement. Du très bon Eric Judor, dans la lignée de Platane- A. F.
Note: 



Wonder Woman de Patty Jenkins | Action | 7 juin | C'était avant qu'elle ne devienne Wonder Woman, à l'époque où elle était encore Diana, princesse des Amazones et combattante invincible. Un jour, un pilote américain s'écrase sur l'île paradisiaque où elle vit, à l'abri des fracas du monde. Lorsqu'il lui raconte qu'une guerre terrible fait rage à l'autre bout de la planète, Diana quitte son havre de paix, convaincue qu'elle doit enrayer la menace. En s'alliant aux hommes dans un combat destiné à mettre fin à la guerre, Diana découvrira toute l'étendue de ses pouvoirs… et son véritable destin.


Evidemment, entre les effets spéciaux pas toujours réussis, les ralentis à la Zack Snyder et l'absence de charisme de certains méchants, le long-métrage est loin d'être parfait, mais il se laisse regarder sans déplaisir tant il se démarque de tout ce que l'on a vu auparavant (notamment dans l'univers cinématographique DC Comics). Grâce à un féminisme subtil et à la prestation étincelante de Gal Gadot, l’iconisation de Wonder Woman marche du feu de dieu pendant les scènes d'action. Tandis que lors de séquences plus intimistes, la candeur et l'humanisme exacerbé du personnage en font une héroïne extrêmement attachante. - A. F.
Note: 



L'Amant double de François Ozon | Thriller, érotique | 26 mai | Chloé, une jeune femme fragile, tombe amoureuse de son psychothérapeute, Paul. Quelques mois plus tard, ils s’installent ensemble, mais elle découvre que son amant lui a caché une partie de son identité.


Magnifié par la sublime Marine Vacth, ce thriller érotique à la mise en scène ébouriffante impressionne par la beauté symétrique de ses cadres et de ses décors, mais pâti d'un scénario excessivement farfelu, où le réalisateur François Ozon se laisse aller à des fulgurances ringardes, qu'il emprunte notamment aux pires Brian De Palma des années 80. Il vaut mieux en rire. - A. F.
Note: 



Voyage of Time de Terrence Malick | Documentaire | 4 mai et 29 juin | Hymne à la nature et à l’univers, Voyage of Time s’interroge sur le rôle de l’homme dans le futur. Après ces temps infinis, quel est le sens de notre passage sur Terre ?


Après deux expérimentations un tantinet creuses (À la merveille et Knight of Cups), Terrence Malick renoue avec l'ambition jusqu’au-boutiste de The Tree of Life et nous embarque à nouveau dans une méditation sensorielle, spectaculaire et émouvante sur la place de l'homme dans l'univers, jonglant constamment entre l'infiniment petit à l'infiniment grand. Un chef-d’œuvre. - A. F.
Note: 

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